Le système du Bonus-Malus sur ARRCO AGIRC

Le système du Bonus-Malus sur ARRCO AGIRC

Version pdf : Le système du Bonus-Malus sur ARRCO AGIRC

Depuis le 1er Janvier 2019, un système de bonus-malus a été instauré pour les retraites complémentaires des salariés.

L’ARRCO correspond à la complémentaire de tous les salariés, tandis que l’AGIRC représente la complémentaire des salariés cadres. Vous pouvez donc cotiser à l’ARRCO si vous êtes salarié non-cadre ou à l’ARRCO et l’AGIRC si vous êtes cadre.

Les assurés concernés par ce système de bonus-malus sont les personnes nées à compter de 1957 et qui souhaitent liquider leurs droits à la retraite à partir de 2019. Mais attention, seuls les assurés du Régime Général et de la MSA cotisant à l’ARRCO et à l’AGIRC s’ils sont cadres seront concernés.

Si les assurés prennent leurs retraites à la date d’obtention du taux plein, ils seront affectés par le MALUS alors que s’ils reportent la date de liquidation d’un an ou plus, ils ne seront pas impactés ou bénéficieront du BONUS.

A compter de 2019, pour les générations 1957 et après, les salariés en âge de prendre leur retraite ont le choix entre :

• Demander leur retraite à l’âge légal (62 ans) à taux plein dans le régime de base lorsqu’ils auront tous leurs trimestres mais avec une minoration de 10 % sur trois ans pour les régimes complémentaires. Cette minoration sera de 5 % pour les retraités assujettis au taux réduit de CSG et supprimée pour les retraités exonérés de CSG (voir notre article sur notre site). Les assurés âgés de 67 ans et plus ne seront plus concernés par ce coefficient de solidarité.
• Demander leur retraite un an plus tard (soit 4 trimestres supplémentaires cotisés) et percevoir l’ensemble de leur retraite (base et complémentaires) sans minoration.
• Demander leur retraite deux ans plus tard (soit 8 trimestres supplémentaires cotisés) ou plus et percevoir l’ensemble de leur retraite (base et complémentaires) avec un bonus. Cette majoration a pour but de valoriser les salariés cotisant des trimestres supplémentaires. Nous pouvons schématiser les différents niveaux de majoration avec le tableau ci-après.

Par exemple, un salarié pouvant prendre sa retraite à 62 ans à taux plein aura un abattement de 10 % sur ses complémentaires ARRCO-AGIRC durant trois ans et n’aura aucun abattement s’il part à 63 ans.

Si le salarié prolonge son activité de deux ans, soit 8 trimestres, il obtiendra une majoration de 10 %. D’autre part, un prolongement sur 4 ans, soit 16 trimestres de plus sera équivalent à une majoration de 30 %.

Les salariés pouvant prétendre à un départ en carrière longue seront soumis à la même problématique.

Important : un salarié demandant sa retraite à taux minoré (s’il lui manque des trimestres) ne sera pas impacté par le malus ARRCO-AGIRC.

Cette réforme est le meilleur moyen pour les divers organismes de repousser les pensions de retraite à 63 ans de manière incitative. En effet, il est toujours possible de liquider ses droits à la retraite à 62 ans mais la perte de 10 % sur les retraites complémentaires pendant trois ans pousse fortement les assurés à travailler une année supplémentaire, ce qui n’est pas forcément un bon calcul sur le long terme.

Il conviendra alors de faire le bon calcul sur le long terme : est-il plus intéressant de partir à 62 ans avec le malus ARRCO-AGIRC ou travailler une année supplémentaire ?

Rédaction : Adrien